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James Bond existe-t-il vraiment ou comment devient-on espion ?

Rien de tel, après une harassante journée de travail, que de s'installer dans un confortable fauteuil pour regarder un James Bond ou un Jason Bourne se frotter à un cruel agent ennemi, armés d'un stylo explosif, d'une cigarette au cyanure ou d'un bâton de rouge à lèvres à canon. Ces gadgets sont largement plus fiables que le matériel informatique de tristes bureaucrates débordés. Bien-sûr, on sait que l'agent 007 est sorti de l'imagination de Ian Flemming.

Mais n'est-il pas de notoriété publique que l'écrivain a fricoté avec les services secrets de Sa Majesté, à l'instar de John Le Carré qui a travaillé pour le M16 ? De même, le Français Jean Bruce, père d'OSS 117, a-t-il papillonné entre la brigade spéciale (ancêtre d'Interpol) et les réseaux de la résistance, tandis que son homologue, le Lieutenant X (alias Vladimir Volkoff) s'est illustré comme officier du renseignement pendant la guerre d'Algérie. De là à supposer qu'il existe une part de vérité dans leurs récits...
Tout le monde ne s'appelle pas Sidney Reilly, Richard Sorge, Philippe Rondot, ou Mata Hari, et la plupart des aspirants espions suivent un véritable parcours du combattant avant de se transformer en machine à renseignements puis de passer à la postérité. Aussi, sauf si vous êtes sur-doué et que vous avez été repéré par hasard par un recruteur, il va falloir passer par quelques étapes avant de vous glisser au volent d'une Aston Martin Vanquish, de vous faufiler dans un sous-marin ennemi, de décrypter un code secret à l'aide d'un logiciel avant-gardiste et de siroter du Brandy à l'autre bout du monde. D'abord, il faut sélectionner la structure adaptée (CIA, M15, Mossad, FSB...); ensuite passer les tests de recrutement de l'agence. Les élus bénéficient d'une formation intensive, éventuellement suivie d'une spécialisation (selon le poste ou le domaine de compétence qu'ils choisissent). Une fois débarrassé de ces tracasseries administratives et techniques, l'agent secret tout neuf peut enfin se faire plaisir en sélectionnant ses gadgets favoris, en peaufinant son style (un brin dandy comme James Bond, plutôt expert en combats rapprochés comme Jason Bourne ou carrément intello comme George Smiley) voire en changeant carrément de direction (s'il opte pour le profil agent-double).

1) Choisir son camp et établir son plan de carrière

Sauf si vous possédez une double nationalité ou si vous êtes un traitre en puissance, vous n'aurez guère le choix du pays que vous souhaitez servir. A la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), par exemple, les concours ne sont ouverts qu'aux candidats Français jouissant de leurs droits civiques. Les jeunes, âgés de 18 à 25 ans, doivent par ailleurs fournir un certificat de participation à la JAPD (Journée d’Appel de Préparation à la Défense). Les conditions sont similaires au Royaume-Uni puisqu'il faut être né de parents britanniques pour être éligible au MI5 (Military Intelligence, section 5 qui est responsable de la sécurité Intérieure et du contre-espionnage) et avoir terminé sa scolarité, c'est-à-dire obtenu au moins le GCSE (Certificat général de l'enseignement secondaire) avec des notes correctes en Maths et en Anglais. Pour postuler à la CIA, il faut également être âgé de 18 ans, avoir la nationalité américaine, ne pas avoir consommé de drogues dans les 12 derniers mois et si possible titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Par ailleurs, il est précisé que les tatouages ne sont pas un critère d'exclusion. Au SIS (Secret Intelligence Service qui regroupe le MI5 et le MI6 pour la sécurité extérieure), sa Majesté n'embauche pas non plus les alcooliques, les dépressifs et les schizophrènes. Le SCRS (Service Canadien du Renseignement de Sécurité) présente des exigences plus énigmatiques puisqu'il faut « être citoyen canadien admissible à une cote de sécurité Très secret. ». L'agence de renseignement belge, le SGRS (Service Général de Renseignements et de Sécurité) est de loin la plus discrète puisque les effectifs et l’organigramme sont tenus secrets, à l'instar des critères de recrutement dont on sait seulement que « l’entrée dans un service secret est soumise à un sévère filtrage ». Peu d'informations filtrent également des services secrets suisses, dont les différents domaines de compétences ont été transférés au DDPS (Département fédéral de la Défense, de la Protection de la Population et des Sports) suite au Scandale des fiches.
En réalité, les profils recherchés diffèrent peu d'une institution à l'autre. Sachez d'abord que, plus vous êtes diplômés, plus avez de chance de faire carrière dans les renseignements. La maîtrise d'une ou plusieurs langues étrangères est, par ailleurs, fortement recommandée. Aux USA, on recherche en particulier des Afro-américains, et des citoyens étasuniens d'ascendance asiatique ou moyenne-orientale. Si en plus, vous êtes une femme, vous avez une forte chance de décrocher le gros lot. Depuis plusieurs années, la France est confrontée à une pénurie de candidats (en 2007, par exemple, 80 postes sont restés vacants), notamment dans les secteurs de l'informatique et des télécommunications. Lors du SSTIC (Symposium sur la sécurité des technologies de l’information et des communications) qui s’est tenu à Rennes entre le 9 et le 11 juin dernier, Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE a d'ailleurs annoncé qu'il mène actuellement une campagne de recrutement active (soit 100 ingénieurs par an à partir d'aujourd'hui). Les Hackers sont donc invités à transmettre leurs CV au Ministère de la Défense à Paris. Les moyens humains (3000 collaborateurs techniques) sont effectivement limités comparés à des Pays comme les États-Unis (50 000 personnes) ou la Chine (dont les effectifs dans ce domaine de compétence sont estimés à 100 000 agents). Par exemple, un recensement datant du 31 mars 2010, indique que le FBI, emploie 33 925 dont 13 492 agents spéciaux. Les services de sécurité britannique (MI5) annoncent 3 800 salariés, dont 41% de femme et 56% d'hommes âgés de moins de 40 ans. Si votre rêve profond n'est pas de devenir ingénieur en sécurité informatique, analyste ou crypto-mathématicien à la DGSE, tentez votre chance auprès de la DCRI(Direction Centrale du Renseignement Intérieur, qui est née en 2008 de la fusion de la DST et des RG) où on cherche des étudiants en finance, en gestion ou qui possèdent un solide bagage scientifique. Les missions qui vous seront peut-être confiées dans l'avenir (contre-espionnage, contre-terrorisme, défense du patrimoine scientifique et économique) correspondent davantage à la vision cinématographique de l'espion. En 2008, les effectifs de la DST étaient compris entre 1 800 et 2 000 fonctionnaires, personnel administratif inclus.
Les salaires des véritables agents de renseignements sont loin d'atteindre ceux des espions de papier (près de de 29 000 dollars mensuels ou 23 000 euros pour James Bond) et des acteurs hollywoodiens (1,5 million de livres ou 1,8 millions d'euros de cachet pour Daniel Craig dans Casino Royal). Un débutant à la DST reçoit, lui, aux alentours de 18 000€ brut annuels (chiffres de l'année 2004), tandis qu'un jeune officier de la DRM (La Direction du renseignement militaire) plafonne aux environs de 16 800€ hors-primes. Si vous tenez à la voiture de sport, il va donc falloir postuler ailleurs voire, si vous n'avez de problème de conscience, vendre des secrets nationaux aux puissances étrangères ou cumuler les revenus d'un agent-double. Au canada, les stagiaires reçoivent un salaire annuel initial de 50 000$ (environ 39 000€) qui augmente jusqu'à 75 780$ (59 000€) au bout de cinq ans. A la NSA (National Security Agency), l'agence de sécurité nationale américaine, la grille des salaires varie en fonction des compétences. Un linguiste, titulaire d'un Bachelor's Degree (grade sanctionnant les trois ou quatre premières années universitaires) ou d'une expérience équivalente, touche 39 330$ (environ 32 000€) sans compter les diverses primes ; tandis qu'un mathématicien reçoit 47 663$ (38 500€) et un expert en informatique autour de 50 000$ (40 500€). Toutefois, si vous ne souhaitez pas devenir expert en cryptologie, tournez vous vers une autre structure et postulez plutôt pour un emploi d'agent spécial au sein du FBI.

2) Se métamorphoser en arme de destruction massive

Avant de procéder à l'arrestation de terroristes, d'espions et de dangereux criminels, l'agent stagiaire doit acquérir un certain nombre de compétences et suivre un entraînement rigoureux. Au FBI, par exemple, la formation dure 20 semaines. C'est l'une des plus sélective et des milliers d'Américains y échouent chaque année. En 2009, environ 800 agents sont toutefois sortis de l'Académie du FBI avec un poste. Ces nouvelles recrues n'ont pas seulement repoussé les limitent de leurs capacités physiques, elles ont aussi passé des heures entières à étudier les techniques d'investigations ou les problèmes d'éthiques de leur futur métier et à peaufiner leurs connaissances en informatique. Au total, Le programme compte 850 heures d'instruction (dont 63 sur Internet) réparties en quatre sessions: enseignements académiques, études de cas, formation au tir de combat et préparation aux opérations de terrain.
La première partie de l'enseignement comprend une formation scientifique et juridique: connaissance des lois et des techniques d'interrogatoires, rédaction de rapports d'enquête, formation aux sciences comportementales (sans doute pour les futurs profilers) et forensiques (pour les experts qui interviendront sur les scènes de crime). Les étudiants apprennent comment gérer et diriger la lutte anti-terroriste, le contre-espionnage et la cybercriminalité. Ils doivent obtenir un score de 85% à leur examen final pour être retenus.
La deuxième partie de l'enseignement, les études de cas, sont en fait des sortes de jeux de rôle basés sur des scénarios préétablis. Pour ces mises en situation, le FBI s'est doté d'une structure spécifique, une ville fictive appelée Hogan's Alley et localisée sur le site de l'académie de Quantico en Virginie. Le décor, imaginé par des designers hollywoodiens, est celui d'une communauté typique avec sa banque, son bureau de poste, son hôtel, sa laverie automatique, ses magasins etc. L'un des exercices pratiques, le scénario Capstone, s'inspire d'une affaire d'espionnage. Les étudiants doivent mener l'enquête, procéder aux arrestations et présenter des preuves devant un jury fictif. Ils sont munis de marqueurs à peinture (comme pour une partie de Paintball). D'autres types de scénarios impliquent des kidnappings, des hold-up, des agressions sur des agents fédéraux...
Pour être reçu au concours, les stagiaires du FBI doivent également maîtriser les armes à feu (pistolets et fusils). Les exercices de qualification pour les armes de poing comptent deux ou trois séries de tirs, au cours desquelles la recrue peut tenter de battre un record. Le score cumulé doit être supérieur à 80% de cibles touchées. Les futurs agents du FBI doivent être également capables de se servir d'une carabine ou d'une mitraillette. Un stagiaire utilise ainsi en moyenne 3900 cartouches de munitions en 20 semaines de formation.
Les cours dédiés aux techniques opérationnelles se concentrent sur les tactiques défensives, la surveillance et le conditionnement physique. Les stagiaires apprennent à se battre au corps à corps, mais aussi comment mettre le grappin sur un suspect, menotter un prisonnier récalcitrant ou encore à piloter un véhicule fédéral embringué dans une course-poursuite. A cela s'ajoutent 90 heures de formation axées sur la planification des missions, les opérations de couverture, le recrutement d'informateurs, les techniques d'infiltration, les exercices de survie, la surveillance physique et électronique, etc.
Les futurs espions doivent être en excellente forme physique pour répondre aux exigences de leur métier. Pour cette raison, ils sont soumis à une série de tests standardisés au cours des 1er, 7ème et 14ème semaines de formation. Pour être reçus, ils doivent obtenir un score total de 12 points dont au moins un point dans quatre disciplines sportives. Celles-ci comprennent notamment une course de vitesse sur 300 mètres (si le chronomètre affiche entre 40 et 50 secondes, selon si vous êtes un homme ou une femme, vous obtenez la meilleure note, soit 10 points) et une course d'endurance de 2,5 km (pour obtenir 10 points, un sujet masculin doit passer la ligne d'arrivée en moins de 9 minutes et une femme en 10 minutes et 34 secondes maximum).
Les candidats qui survivent aux 20 semaines de formation et qui obtiennent des résultats satisfaisants dans les différents modules du programme sont couronnés lors d'une cérémonie officielle où les proches (famille et amis) sont conviés. A cette occasion, les nouveaux agents reçoivent leurs badges et leurs insignes du FBI. Ils prêtent également serment de défendre et de respecter les dix valeurs fondamentales du Bureau Fédéral d'Investigation (protéger leur pays contre d'éventuelles attaques terroristes, lutter contre la cybercriminalité, combattre les criminels en cols blancs, etc).
En France, le CFIAR (Centre de formation interarmées au renseignement) à Strasbourg assure les actions de formation dans le domaine du renseignement en « s'appuyant sur les besoins opérationnels définis par la DRM ou par l’état-major des armées ». Chaque année, le CFIAR organise 200 stages. Il « enseigne l’organisation et l’exploitation du renseignement, notamment en opération extérieure (opex), forme les linguistes d’écoute du ministère de la défense, prépare les personnels de la Défense pour des postes à l’étranger… ». Un tiers du temps de formation est consacré à l'apprentissage des langues étrangères. Le CFIAR propose également des modules de formation continue destinés aux officiers et sous-officiers qui souhaitent rafraîchire leurs connaissances linguistiques ou développer leurs compétences dans les domaines du ROHUM (Renseignement d’Origine HUMaine) et du ROEM (Renseignement d’Origine ElectroMagnétique). Les plus sportifs d'entre vous peuvent également faire un tour sur le site du CEERAT (Centre d’Enseignement et d’Etudes du Renseignement de l’Armée de Terre).

3) Peaufiner ses méthodes et son style

Vous voilà donc fraîchement émoulu d'un centre de formation. Vous êtes polyglotte et un as en techniques d'écoute ou de décryptage informatique. Vous êtes également en grande forme physique et vous êtes devenu un tireur d'élite, expert en explosifs ou en combats rapprochés. Il ne vous reste plus qu'à appliquer votre redoutable savoir-faire sur le terrain. La priorité, dans le cadre d'une mission à long terme, consiste à se fabriquer une couverture et une légende associée. En d'autres termes, vous devez vous inventer une nouvelle identité et une histoire personnelle pour la rendre crédible. Par exemple, un agent secret français qui se fait passer pour un riche homme d'affaires russe, a tout intérêt à être bilingue, avoir une connaissance parfaite du pays et du monde financier. Dans un soucis de réalisme, l'espion doit se constituer un parcours éducatif (où est-il allé à l'école? Quels diplomes a-t-il décrochés ?), professionnel (comment a-t-il débuté sa carrière ? Pour qui travaille-t-il ?) et privé (Comment s'appele son ex-femme ? Quels sports pratique-t-il ?). L'echec ou la réussite d'une mission dépendent souvent de détails en apparence mineurs. Donc, si votre alter-ego est un passionné de pêche à la ligne, il doit posséder le matériel adéquat chez lui. Il s'agit ensuite de créer des liens avec des individus proches de votre cible, voire de vous fondre dans le cercle des initiés et gravir les échelons de l'organisation. L'une des principales difficultés est liée à la collecte et à la transmission d'informations pertinentes. Sauf si vous êtes doué d'une prodigieuse mémoire, il faut vous équiper d'un matériel adéquat.
C'est là qu'interviennent les gadgets de l'espion averti, pour photocopier les documents Top-secrets ou enregistrer les conversations en lien avec des complots d'envergure internationale. Il va falloir transférer vos données sur micros films, recourir à des satellites espions ou des caméras miniatures dissimulées dans des objets de toutes sortes. Ce genre de matériel relativement courant se trouve facilement sur Internet, par exemple sur les sites des sociétés Spyworld, Spy Tek Québec ou encore la boutique française en ligne Slyspy.shop. Vous pouvez même vous faire livrer l'équipement en Colissimo ou par Chronopost international, selon l'endroit où vous vous trouvez. Selon Peter Earnest, retraité de la CIA et directeur du Musée International de l'espionnage à Washington DC, la plupart des outils utilisés dans le métier ont fait leurs preuves depuis longtemps. Aujourd'hui, ils sont néanmoins plus performants (plus petits et plus précis). Pour forcer les serrures, par exemple, la traditionnelle épingle à cheveux a été remplacée par une sorte de pistolet électrique qui en facilite le déverrouillage. La technique de l'écriture au jus de citron a été abandonnée au profit de l'encre invisible et les déguisements qui ont fait la gloire du Chevalier d'Eon ont fait place à la chirurgie esthétique. On sait, par exemple que le célèbre agent péruvien Vladimiro Montesinos, a subi une opération de ce type en 2000 pour échapper au gouvernement américain. Dans un avenir proche, les agents secrets pourront également dissimuler des messages secrets dans des molécules d'ADN. Plus besoin donc d'avaler les matériaux volés pour les cacher ou de les stocker à l'intérieur d'objets divers. N'est-ce pas aussi classe que le fameux stylo émetteur rempli d'acide de 007 (dans Octopussy) ?
Il est vrai que dans les cas d'extrême urgence, vous serez peut-être amené à vous débrouiller seul avec les moyens du bord. Pour effectuer un relevé d'empreintes digitales, par exemple, vous allez devoir procéder en plusieurs étapes. D'abord, il vous faut fabriquer de la poudre de carbone noire. Cette opération est relativement simple. Vous vous procurez des mines de crayons que vous écrasez à l'aide d'un pilon jusqu'à l'obtention d'une poudre très fine. Vous appliquez cette poudre sur un objet (un verre, par exemple) ayant été manipulé par votre cible, à l'aide d'un pinceau que vous faites tournoyer. Il vous faut maintenant transférer les empreintes ainsi révélées sur une fiche. Un simple bout de ruban adhésif convient. Vous le collez de façon à recouvrir les empreintes qui se trouvent sur votre verre. Vous le détachez et le recollez sur une feuille blanche. Il ne vous reste plus qu'à comparer ou transmettre le résultat à vos collègues. Une autre solution consiste à fabriquer sa propre solution chimique. Dans ce cas, il vous faut: 1 g de ninhydrine, 2 ml d’acide acétique cristallisant, 4 ml d’éthanol et mélanger le tout dans un récipient. Ensuite, vous ajoutez encore 1,8 ml d’éthanol et 40 ml d’heptane. Vous prenez un papier filtre ou une feuille blanche et vous y déposez les empreintes digitales que vous avez relevées. Vous versez la solution de travail dans un vaporisateur, vous aspergez abondamment votre feuille puis vous séchez le papier avec un sèche-cheveux. Révéler des empreintes sur une surface poreuse, comme le carton ou le papier kraf, est une opération plus complexe qui nécessite un bain chimique de DFO ( Déféroxamine ), un séchage en étuve, une lumière spéciale et des lunettes adaptées. Une autre technique qu'il vous faut maîtriser est la fabrication chimique d'encre sympathique (les pros n'utilisent pas le jus de citron pour écrire des messages secrets, aussi laissez cela aux enfants). Vous avez donc quatre possibilités: la solution diluée de sulfate de cuivre, de chlorure de cobalt, de chlorure de fer ou de soude caustique. Dans le premier cas, le message sera révélé grâce à un tampon humidifié d'ammoniaque ou en chauffant le papier auprès d'une flamme. L'encre invisible fabriquée à partir de chlorure de cobalt est également révélée grâce à une source de chaleur (on peut aussi utiliser un poêle ou un réchaud électrique). Si vous avez choisi la troisième option, votre tampon (qui peut être remplacé par un bout de coton ou un morceau d'essuie-tout) devra être trempé dans du ferrocyanure de potassium. Dans le dernier cas, on utilise un mélange de phénolphtaléine et d'alcool. En ce qui concerne l'équipement de base, sachez que le site anglophone eHow donne quelques trucs et astuces pour réaliser des gadgets-maison (lunettes avec caméra incorporée ou télescope).
Une autre clé de réussite de la carrière d'espion est sa capacité d'analyse et son omniscience géopolitique. Dans ce domaine, la CIA met à disposition des agents secrets, comme du grand public, une base de données très précieuse: The World Factbook. C'est une mine d'informations sur l'histoire, les peuples, les gouvernements, l'économie, la géographie, les communications, les transports, les forces armées et les questions transnationales. Plus de 260 entités mondiales (Pays et dépendances, organisations internationales...) y sont répertoriées. On y trouve également des cartes géographiques, des drapeaux, des statistiques, un lexique, un convertisseur de poids et mesures... De nombreux renseignements utiles sont également disponibles sur des sites Internet grand public tels que Intelligence Online, Infos Defense (pour les sites en français) ou Eye Spy Intelligence (en anglais). Bien-sûr toutes ces lectures ne feront pas forcément de vous un homme de terrain et rien ne garanti que vous ayez l'étoffe d'un véritable héros des services de renseignement. Le reste est une affaire de jugeote et de personnalité mais, dans ce domaine, vous ne pouvez compter que sur vous même. Il existe néanmoins un moyen de savoir si vous êtes réellement fait pour le métier grâce à deux petits tests sur Internet: Wortel Dry Spy Test (en anglais) et celui du personnage de bande-dessinée Alpha sur le site des éditions Lombard.

Vous avez réussi le test haut la main? Félicitations. Il ne nous reste plus qu'à régler la question de notre préoccupation initiale, celle qui a motivé notre ambition d'embrasser une carrière dans l'espionnage, à savoir l'acquisition d'une voiture de sport comme James Bond. Le choix est vaste car l'agent 007 a piloté une tripoté de voiture de luxe : BMW, Lotus, Alfa Romeo, Ford, Rolls-Royce et la mythique Aston Martin. Un sondage réalisé en 2008, a révélé que les Britanniques avaient une préférence pour l'Aston Martin DBS et la Lotus Esprit, mais je ne veux pas vous influencer. Vous trouverez des catalogues complets de ces modèles sur les sites jamesbond007.net et jamesbond-fr. Pour information, le prix d'une Aston Martin DBS est de 250 000 euros environ.


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